135 euros. C’est le tarif sec, net, pour avoir garé sa moto sur un trottoir, que le passage soit désert ou bondé. La loi ne fait pas de différence entre une moto agile et une voiture encombrante : le trottoir reste une terre interdite, sauf rares exceptions dictées par les villes. Les contrôles se multiplient, les règles fluctuent d’une rue à l’autre, et nombre de motards oscillent entre perplexité et agacement face à cette valse réglementaire.
Stationnement moto sur trottoir : ce que dit vraiment la loi en France
En France, la réglementation ne laisse que peu de place à l’interprétation : moto ou scooter, stationner sur un trottoir reste prohibé, tout comme pour les voitures. L’article R417-10 du code de la route est limpide : tout véhicule motorisé doit rejoindre une place prévue à cet effet, qu’il s’agisse d’un emplacement dédié ou d’une place voiture classique. Les trottoirs, eux, doivent rester l’apanage des piétons.
Même si votre deux-roues se fait discret et ne coupe la route à personne, la simple présence sur le trottoir suffit à justifier une verbalisation. Les forces de l’ordre, particulièrement vigilantes dans les grandes agglomérations, sanctionnent sans hésiter. Des exceptions existent, mais elles sont rares : quelques communes tolèrent le stationnement sur trottoir à condition de ne pas gêner la circulation, ou s’il existe une signalisation spécifique. À Paris, la tolérance s’est évanouie : seules les places réservées aux deux-roues ou les stationnements payants sont acceptés.
Voici, concrètement, ce qui s’applique aux motards :
- Stationner sur un trottoir reste interdit partout, sauf si une signalisation l’autorise clairement.
- Seules les places spécifiquement matérialisées ou les parkings publics sont à utiliser pour garer un deux-roues.
En l’absence d’une autorisation explicite de la mairie, la règle générale prévaut : se garer sur le trottoir expose à une sanction financière et à un risque de mise en fourrière. Avant d’abandonner votre moto hors des emplacements prévus, mieux vaut vérifier les règles locales, qui varient parfois d’un quartier à l’autre.
Pourquoi les règles diffèrent-elles entre motos et voitures ?
Le stationnement des deux-roues motorisés ne suit pas exactement le même schéma que celui des voitures. Plus compacts, les scooters et motos trouvent des interstices inaccessibles aux automobiles, mais le législateur cherche à harmoniser les pratiques, notamment dans les grandes villes pour éviter le chaos sur la voirie.
Le principal point de divergence ? Les motos bénéficient de zones dédiées, clairement identifiables, tandis que les voitures restent cantonnées aux places traditionnelles ou parkings publics. Ce choix vise à optimiser l’espace urbain et à rendre la circulation plus fluide. Les places réservées aux deux-roues se multiplient, marquées au sol, pour offrir une solution adaptée à leur gabarit.
À titre d’exemple, dans la capitale :
- Les motards doivent s’acquitter du paiement du stationnement sur la voirie, sauf s’ils disposent d’un abonnement résident ou relèvent d’une situation particulière (handicap, professionnels de santé à domicile).
- Les abonnés résidents profitent d’un tarif spécifique, mais restent soumis à l’obligation de stationner sur les emplacements dédiés.
Les politiques locales évoluent en fonction de la densité, du secteur et du type de véhicule. Les motos électriques détenues par des personnes à mobilité réduite peuvent parfois bénéficier de mesures spécifiques, mais pour la majorité, la consigne reste identique : utiliser les emplacements autorisés. Le stationnement sauvage, même furtif, n’a plus droit de cité dans la plupart des grandes villes.
Infractions et amendes : à quoi s’expose-t-on en cas de stationnement interdit
Gare au portefeuille : poser sa moto ou son scooter sur le trottoir entraîne des conséquences concrètes. Le code de la route prévoit une amende forfaitaire de 135 €, sans discussion possible, pour tout stationnement gênant sur l’espace piéton. Dans les grandes villes, et tout particulièrement à Paris, les contrôles se sont renforcés et la marge de tolérance s’est réduite à peau de chagrin.
L’amende n’est que la première étape : en cas de gêne avérée, par exemple si la moto bloque un passage, l’accès à une poussette ou à une personne à mobilité réduite, la mise en fourrière s’ajoute. L’article R417-10 encadre strictement ces situations ; les forces de l’ordre peuvent intervenir immédiatement, même pour un arrêt bref.
Concrètement, voici à quoi s’attendre :
- Amende pour stationnement gênant : 135 €
- Mise en fourrière : frais supplémentaires, souvent supérieurs à 150 €
- Forfait post-stationnement (FPS) si le paiement n’a pas été effectué sur une place autorisée, montant fixé par la commune
Le FPS concerne le stationnement sur les emplacements payants. Oublier de régler ? L’avis de paiement ne tarde jamais à arriver. Paris ne fait pas de distinction : même les deux-roues motorisés y sont soumis.
Les services municipaux interviennent avec rapidité : un deux-roues mal placé peut disparaître en quelques minutes, direction la fourrière, avec des frais qui s’accumulent jour après jour. Quelle que soit la motorisation, essence ou électricité, la règle ne change pas.
Conseils pratiques pour se garer en ville sans risque d’amende
Pour éviter toute mauvaise surprise, la meilleure stratégie consiste à identifier les emplacements réservés aux deux-roues motorisés. À Paris, mais aussi dans la plupart des grandes agglomérations, la voirie est jalonnée de places dédiées, souvent signalées par un marquage au sol ou des panneaux spécifiques. Ce sont les seules options véritablement sûres pour garer sa moto ou son scooter en toute tranquillité.
N’hésitez pas à utiliser les parkings publics ou privés : beaucoup d’entre eux réservent des espaces aux deux-roues, parfois même gratuitement.
Pour trouver rapidement une place adaptée, tournez-vous vers les applications mobiles spécialisées. Elles répertorient en temps réel les emplacements disponibles et suggèrent les parkings les plus proches, avec parfois la possibilité de réserver un créneau. Un vrai gain de temps, notamment aux heures de pointe ou dans les quartiers très fréquentés.
Pensez à vérifier systématiquement le marquage au sol avant de stationner. Si un doute subsiste quant à la légalité de la zone, mieux vaut opter pour une place voiture payante : cela évite l’amende et le remorquage. À Paris, le stationnement sur ces emplacements implique cependant de s’acquitter du forfait post-stationnement, même en deux-roues.
Pour ceux qui circulent régulièrement, certaines municipalités proposent un abonnement résident ou un forfait spécialisé. C’est une solution sûre et souvent plus économique si vous garez fréquemment votre moto dans le même secteur.
Enfin, restez attentif aux changements de réglementation : les règles peuvent évoluer d’une commune à l’autre, et parfois même d’un arrondissement à l’autre à Paris. Un rapide coup d’œil aux arrêtés locaux avant de stationner peut vous épargner bien des déconvenues.
À l’heure où chaque mètre carré de trottoir se fait précieux, mieux vaut anticiper et choisir la prudence : la liberté du deux-roues s’exprime pleinement… sur les places qui lui sont réservées.


